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1. Bourg-en-Bresse / un aumônier

Jamais dénoncé, n’exerce plus

Le Vatican assigné en justice. Un ancien aumônier de collège de Bourg-en-Bresse, aujourd’hui retraité, a été condamné en 2015 par le tribunal d’instance de Nantua à un euro symbolique de dédommagement, pour des agressions sexuelles perpétrées en 1963 sur un mineur alors âgé de 12 ans.

Prescrits pénalement, les faits ont pu être condamnés au civil, les abus du prélat ayant été considérés comme l’élément déclencheur des actes pédophiles dont s’est rendu coupable l’homme victime une fois adulte. Avocat de ce dernier, Me Emmanuel Ludot a par ailleurs assigné le Vatican en justice, devant le tribunal de grande instance de Bourg-en-Bresse. La procédure est en cours de traitement.

Selon lui, Rome a failli dans son rôle de surveillance. L’absence de signalement et la mutation discrète du religieux en Suisse viennent étayer cette accusation.

Les principales affaires de pédophilie dans l'Église en France

Dénoncées par l'Église

Jamais dénoncées par l'Église


2. Gex / Laurent-Marie Brillaud

Multirécidiviste jamais dénoncé, n’exerce plus

Ce prêtre avait été condamné une première fois en 1996, alors qu’il exerçait à Gex, à dix-huit mois de prison avec sursis pour tentative de corruption sur mineurs.

Il avait fait des avances à un adolescent avec qui il passait la nuit à l’hôtel.

En 2006, il est condamné à dix-huit mois ferme pour possession et partage de quelque 35 000 photos à caractère pédopornographique. Sanctionné de suspens a divinis par l’Église, le prélat ne peut dès lors plus célébrer la messe ni les sacrements.

Il se retire en Vendée, dont il est originaire, mais est de nouveau condamné en 2008, à Nantes cette fois, pour consultation de sites à caractère pédopornographique.

Alors qu’il prépare son retour dans l’Ain, l’homme est repéré par le gérant d’un cybercafé de la gare de la Part-Dieu, à Lyon, où il consulte des sites pédopornographiques. Laurent-Marie Brillaud est condamné à 18 mois de prison avec sursis en 2010 et réduit à l’état laïque par l’Église en 2012.


3. Quillan. R.B

Jamais dénoncé, n’exerce plus

Ce curé a été condamné en 2003 pour agressions sexuelles sur deux mineurs de moins de 15 ans et une personne vulnérable, placés par la Ddass dans le foyer qu’il gérait.


Les faits remontent à l’an 2000. La procédure a connu des rebondissements, notamment avec la rétractation momentanée des plaignants, mais le prélat a finalement écopé de deux ans de prison ferme.


Il a été relaxé des chefs d’accusation de corruption de deux mineurs et d’incitation à l’usage de stupéfiants et de boissons alcoolisées. Il a toujours clamé son innocence. L’évêché de Carcassonne précise que le prêtre n’officie plus sur le diocèse depuis quinze ans. Il coulerait sa retraite en Rhône-Alpes.


4. Mur-de-Barrez / J-L M.

Jamais dénoncé, n’exerce plus

Ce prêtre avait été condamné à dix ans de réclusion criminelle par la cour d’assises de l’Aveyron en février 2000 pour agressions sexuelles sur deux mineurs entre 1994 et 1996.

Les victimes étaient pensionnaires du collège privé de Mur-de-Barrez, dont le père Maurel était directeur.

Sorti de prison en 2005 après avoir obtenu une remise de peine et la prise en compte de sa période de détention provisoire, il a publié en 2009 un livre où il donne sa version des faits. Ses ministères lui ont été retirés mais pas sa qualité de prêtre. Il peut donc célébrer messes et sacrements en privé, notamment à son domicile, où il vit retiré.


5. Cordes-sur-Ciel puis Comps-la-Grand’ville / Pierre-Étienne Albert

Jamais dénoncé, n’exerce plus

Pendant plus d’un quart de siècle (1975-2002), ce prêtre a fait 57 victimes, dont 38 ont été reconnues par la justice, les autres se heurtant au délai de prescription.

Il a été condamné en 2011 à cinq ans de prison pour agressions sexuelles aggravées. Le tribunal correctionnel de Rodez a assorti la peine d’une injonction de soins.

Une lettre (publiée par la revue Golias) adressée à Mgr Stanislaw Rylko, président du conseil pontifical pour les laïcs, prouve que le Vatican était au courant des agissements du père Albert depuis 2007.

Ce dernier écope de trois mois de prison supplémentaires en 2015, dans le même dossier, après qu’une nouvelle victime s’est manifestée.

Exclu de la communauté des Béatitudes et suspendu de ses ministères, il conserve néanmoins sa qualité de prêtre et peut donc toujours officier en privé, notamment à son domicile, où il vit retiré.


6. Marseille / prêtre de l’œuvre de jeunesse Saint-Calixte

Jamais dénoncé, n’exerce plus

Ce prêtre a été condamné en 2016 à un an de prison avec sursis pour agressions sexuelles sur trois fillettes de 9 ans à l’été 2013.

Dans le cadre de la chorale qu’il dirigeait, le prélat organisait régulièrement des tournées avec des chanteurs de tous âges à travers la France.

À Metz en 2013, il prétexte des problèmes de robinetterie pour se rendre sous la douche des fillettes, les laver et se livrer à des attouchements sur elles.

Les faits révélés par les familles, le prélat avait été déplacé par l’Église sur la paroisse Saint-Joseph de Béziers, où l’on assure que ses ministères lui ont été retirés et qu’il n’est plus au contact d’enfants.

 


7. Caen /René Bissey

Jamais dénoncé, n’exerce plus

Ce prêtre a été condamné en 2000 à dix-huit ans de réclusion criminelle par la cour d’assises du Calvados pour viols sur un mineur, atteintes sexuelles sur trois autres et corruption de sept mineurs entre 1987 et 1996 dans les paroisses du Chemin-Vert et de Vaucelles.

Il a été réduit à l’état laïque par l’Église. Pour avoir gardé le silence sur les agissements du prêtre, et lui avoir ainsi permis de poursuivre ses actes pédophiles, l’évêque Pierre Pican a été condamné à trois mois de prison avec sursis.

Il s’agissait de la première condamnation d’un évêque en France depuis la Révolution.

 


8. Pont-Saint-Pierre / Émile Leblond

Jamais dénoncé, n’exerce plus

Ce curé a été condamné en 2003 à huit ans de prison pour viol sur un mineur de 15 ans perpétré en 1990, alors que quatre autres plaintes n’ont pu être prises en compte, se heurtant au délai de prescription. Émile Leblond a reconnu des caresses mais nié la qualification de viol.

Des témoignages ont permis d’étayer le passé pédophile du prêtre mis en cause dans les années 1960 pour attouchements sexuels puis pour une “tentative de pénétration” en 1985. Quant à savoir si sa hiérarchie était au courant des agissements du prélat, ordonné en 1942, la justice n’a pu l’établir puisque “le dossier de l’abbé Leblond à Evreux a disparu”, comme le notait Me Yves Crespin, avocat de la victime de 1990.

Joint par Lyon Capitale, le diocèse de Bayeux n’a pu retrouver ce dossier.

 


9. Angoulême / Patrick Braud

Jamais dénoncé, n’exerce plus

Curé puis vicaire de la cathédrale d’Angoulême, il a été condamné en 2014 à deux ans de prison avec sursis pour agressions sexuelles sur deux adolescentes entre 1994 et 1998.

Le prélat a minimisé les faits lors de l’audience. Reconnaissant des gestes déplacés, il a dit “contester formellement ces accusations d’agressions sexuelles”.

Après avoir été accueilli dans un monastère de la Vienne en 2008, ce curé a quitté Angoulême en 2009, selon un courrier de l’évêque de l’époque, Claude Dagens.

Relevé de ses fonctions et reconverti dans le privé, sans contact avec des mineurs, selon le diocèse, il figure toujours dans le registre de 2015 en tant que “prêtre exerçant un ministère dans un autre diocèse”.


10. Cognac / Roberto San Augustin Gomez dit Luigi Gonzaga

Récidiviste, jamais dénoncé

Condamné en 2012 à dix-huit mois de prison avec sursis pour agression sexuelle sur un garçon de 12 ans à Cognac, le religieux écope la même année de vingt-cinq mois ferme pour l’agression d’un adolescent de 17 ans à Cluny, en Saône-et-Loire.

Cette seconde affaire intervient alors que le moine mexicain appartenant à la confrérie des Frères Saint-Jean était placé sous contrôle judiciaire, dans le cadre de l’affaire de Cognac.

Il lui était alors interdit de sortir de l’abbaye de Fley, en Saône-et-Loire, un lieu connu pour ses dérives.

En 2000, Mgr Séguy, évêque de l’époque, avait adressé une motion canonique à la communauté évoquant des “faits vérifiables” sur une trentaine de “cas lourds”.


2. Gex / Laurent-Marie Brillaud

Multirécidiviste jamais dénoncé, n’exerce plus

Ce prêtre avait été condamné une première fois en 1996, alors qu’il exerçait à Gex, à dix-huit mois de prison avec sursis pour tentative de corruption sur mineurs.

Il avait fait des avances à un adolescent avec qui il passait la nuit à l’hôtel.

En 2006, il est condamné à dix-huit mois ferme pour possession et partage de quelque 35 000 photos à caractère pédopornographique. Sanctionné de suspens a divinis par l’Église, le prélat ne peut dès lors plus célébrer la messe ni les sacrements.

Il se retire en Vendée, dont il est originaire, mais est de nouveau condamné en 2008, à Nantes cette fois, pour consultation de sites à caractère pédopornographique.

Alors qu’il prépare son retour dans l’Ain, l’homme est repéré par le gérant d’un cybercafé de la gare de la Part-Dieu, à Lyon, où il consulte des sites pédopornographiques. Laurent-Marie Brillaud est condamné à 18 mois de prison avec sursis en 2010 et réduit à l’état laïque par l’Église en 2012.


16. Barneville-Carteret / un curé

Jamais dénoncé, détenu

Ce prélat a été condamné en 2013 à huit mois de prison dont quatre ferme pour des agressions sexuelles sur mineurs de 13 et 15 ans et demi, par le tribunal correctionnel de Cherbourg.

Ce curé de la paroisse de Barneville-Carteret, dans la Manche, a nié tout acte pédophile, invoquant une vengeance des enfants, qu’il hébergeait régulièrement avec leur mère.

Il avait déjà été condamné en 2003 pour des faits similaires. La peine est assortie d’une interdiction d’occuper une fonction au contact d’enfants pendant dix ans.


4. Mur-de-Barrez / Jean-Lucien Maurel

Jamais dénoncé, n’exerce plus

Ce prêtre avait été condamné à dix ans de réclusion criminelle par la cour d’assises de l’Aveyron en février 2000 pour agressions sexuelles sur deux mineurs entre 1994 et 1996.

Les victimes étaient pensionnaires du collège privé de Mur-de-Barrez, dont le père Maurel était directeur.

Sorti de prison en 2005 après avoir obtenu une remise de peine et la prise en compte de sa période de détention provisoire, il a publié en 2009 un livre où il donne sa version des faits. Ses ministères lui ont été retirés mais pas sa qualité de prêtre. Il peut donc célébrer messes et sacrements en privé, notamment à son domicile, où il vit retiré.


5. Cordes-sur-Ciel puis Comps-la-Grand’ville / Pierre-Étienne Albert

Jamais dénoncé, n’exerce plus

Pendant plus d’un quart de siècle (1975-2002), ce prêtre a fait 57 victimes, dont 38 ont été reconnues par la justice, les autres se heurtant au délai de prescription.

Il a été condamné en 2011 à cinq ans de prison pour agressions sexuelles aggravées. Le tribunal correctionnel de Rodez a assorti la peine d’une injonction de soins.

Une lettre (publiée par la revue Golias) adressée à Mgr Stanislaw Rylko, président du conseil pontifical pour les laïcs, prouve que le Vatican était au courant des agissements du père Albert depuis 2007.

Ce dernier écope de trois mois de prison supplémentaires en 2015, dans le même dossier, après qu’une nouvelle victime s’est manifestée.

Exclu de la communauté des Béatitudes et suspendu de ses ministères, il conserve néanmoins sa qualité de prêtre et peut donc toujours officier en privé, notamment à son domicile, où il vit retiré.


7. Caen /René Bissey

Jamais dénoncé, n’exerce plus

Ce prêtre a été condamné en 2000 à dix-huit ans de réclusion criminelle par la cour d’assises du Calvados pour viols sur un mineur, atteintes sexuelles sur trois autres et corruption de sept mineurs entre 1987 et 1996 dans les paroisses du Chemin-Vert et de Vaucelles.

Il a été réduit à l’état laïque par l’Église. Pour avoir gardé le silence sur les agissements du prêtre, et lui avoir ainsi permis de poursuivre ses actes pédophiles, l’évêque Pierre Pican a été condamné à trois mois de prison avec sursis.

Il s’agissait de la première condamnation d’un évêque en France depuis la Révolution.

 


10. Cognac / Roberto San Augustin Gomez dit Luigi Gonzaga

Récidiviste, jamais dénoncé

Condamné en 2012 à dix-huit mois de prison avec sursis pour agression sexuelle sur un garçon de 12 ans à Cognac, le religieux écope la même année de vingt-cinq mois ferme pour l’agression d’un adolescent de 17 ans à Cluny, en Saône-et-Loire.

Cette seconde affaire intervient alors que le moine mexicain appartenant à la confrérie des Frères Saint-Jean était placé sous contrôle judiciaire, dans le cadre de l’affaire de Cognac.

Il lui était alors interdit de sortir de l’abbaye de Fley, en Saône-et-Loire, un lieu connu pour ses dérives.

En 2000, Mgr Séguy, évêque de l’époque, avait adressé une motion canonique à la communauté évoquant des “faits vérifiables” sur une trentaine de “cas lourds”.


11. Liginiac / Jean-Olivier Guinant

Jamais dénoncé, n’exerce plus

Déjà condamné à trois ans de prison en 1997 pour attouchements sexuels, le prêtre écope en 2008 de douze ans de réclusion criminelle pour des viols répétés sur un enfant de chœur orphelin entre 1988 et 1994.

Il comparaissait également pour des faits d’agressions sexuelles sur un autre mineur de 2001 à 2002 et un jeune garçon de 2004 à 2005.

Au cours du procès, un curé a expliqué que l’ancien prêtre de la paroisse de Liginiac s’était confié à lui en confession. Suite à cette seconde condamnation, il a été reconduit à l’état laïque, affirme le diocèse.


12. Lieurey / Denis Vadeboncœur

Récidiviste, jamais dénoncé, décédé

Ce prêtre avait écopé de vingt mois de prison dans les années 1980 au Canada pour viols et agressions sexuelles sur des adolescents âgés de 12 à 17 ans.

Sa peine purgée, il a été recasé en France, à la tête de la paroisse de Lieurey. En 2005, il est condamné aux assises à douze ans de réclusion criminelle pour des viols répétés sur un mineur âgé de 14 à 17 ans entre 1989 et 1992.

L’évêque Jacques Gaillot a reconnu avoir eu connaissance de manière “fragmentaire” du passé du prêtre, mais pas de la gravité des faits pour lesquels il avait été condamné. Or, l’évêché d’Évreux a accusé réception en février 1988 d’une lettre très claire à ce sujet en provenance du Canada. Lettre qui a depuis disparu des archives. Son successeur, Mgr Jacques David, aurait également été alerté par courrier recommandé en 1997.

Denis Vadeboncœur est décédé en détention en 2010.


13. Chapelle-Royale / Eugène Charrieau

Jamais dénoncé, détenu

Ce curé a été condamné en 2003 à vingt ans de réclusion criminelle par la cour d’assises de Chartres.

Une peine record qui s’explique par la durée sur laquelle le prélat s’est rendu coupable d’actes pédophiles : depuis les années 1950.

Il a été reconnu coupable de viols et agressions sexuelles sur douze enfants de chœur de sa paroisse, garçons et filles.

À ces faits survenus entre 1982 et 1999, dont les plus anciens sont prescrits, se sont ajoutés des témoignages bien antérieurs lors du procès. Deux sœurs sont venues raconter des agissements de cet abbé très apprécié des paroissiens remontant à 1952 alors qu’un homme a fait part de faits datant de 1965.


14. Léognan / Gérard Mercury

Récidiviste jamais dénoncé

Laissé au contact d’enfants par l’Église, le pédophile récidive.

Le prélat a été condamné à quatre ans de prison ferme en 2001 par le tribunal correctionnel de Bordeaux pour agressions sexuelles sur huit garçons mineurs entre 1993 et 1999.

Il avait déjà écopé de dix-huit mois de prison avec sursis en 1991 pour des faits similaires perpétrés dans le Var.

À son arrivée dans la paroisse de Léognan-Saint-Médard-d’Eyrans, le prélat avait néanmoins été laissé au contact d’enfants.

En 1997, le vicaire épiscopal lui avait demandé de s’engager par écrit à ne plus entrer en contact avec des mineurs dans le cadre de son ministère, avant de le muter à Pessac en 1999, où sa fonction n’impliquait pas de contact avec les jeunes fidèles.


15. Doué-la-Fontaine / Jean Bréheret

Jamais dénoncé, décédé

Ce prêtre a été condamné en 2004 par la cour d’assises du Maine-et-Loire à huit ans de prison ferme pour viols sur deux sœurs jumelles en 1987.

La famille des victimes, par ailleurs proche de ce prêtre, s’était confiée dès le début des années 1990 au curé de la paroisse, décédé depuis, qui avait fait la commission à l’évêque de l’époque, Mgr Jean Orchampt.

Ce fut ensuite au père des victimes d’alerter l’évêque, avant que les jumelles elles-mêmes ne lui remettent une lettre à ce propos. Des signalements qui n’ont pas empêché Jean Bréheret de rester vicaire général de la région de Saumur jusqu’à sa retraite, en 1997. Il est décédé en août 2011.


17. Bar-le-Duc / J-Marie V.

Jamais dénoncé, en poste jusqu’en 2015

Ce prélat avait été condamné à cinq ans de prison ferme par la cour d’appel de Nancy en 2000 pour agressions et atteintes sexuelles sur mineurs par personne ayant autorité.

Le directeur de la chorale des Petits Chanteurs de Bar-le-Duc avait profité de son statut pour organiser des douches collectives ponctuées de caresses et de massages à l’entrejambe entre 1995 et 1997.

Libéré en 2003, le prélat est accueilli à la Réunion sur décision commune de l’évêque de l’île, Mgr Gilbert Aubry, et de celui de la Meuse, dont il dépend toujours.

Après être passé par l’aumônerie d’un hôpital, sans accès au service pédiatrique, le prêtre rejoint la paroisse de Notre-Dame-de-la-Source, toujours à la Réunion, dont il devient responsable une fois son contrôle judiciaire levé.

Il y exerce jusqu’en juin 2015 et sa déchéance à l’état laïque par le Vatican.


18. Plusieurs villes du diocèse de Lille / Philippe Detré

Jamais dénoncé, détenu

Ce prélat a été condamné en 2015 par la cour d’assises du Nord à dix-huit ans de prison pour viols et agressions sexuelles sur mineurs.

La justice a dénombré 25 victimes du prêtre, dont 16 pour lesquelles les faits étaient prescrits, sur une période s’étalant des années 1970 à 2011.

L’homme a sévi dans différentes communes du département du Nord, de Dunkerque à Loos en passant par La Madeleine. Il profitait de la faiblesse des jeunes garçons abusés, dont certains étaient orphelins ou handicapés mentaux. Le prélat a reconnu les faits qui lui étaient reprochés.

Sa condamnation est assortie d’une peine de sûreté des deux tiers. Encore aujourd’hui, le diocèse de Lille ne souhaite pas communiquer les éléments de son dossier.


19. Lille / Benoît Huet

Jamais dénoncé, détenu

Ce prélat a été condamné en 2015 par le tribunal de grande instance de Lille à trois ans de prison, dont deux avec sursis, pour des agressions sexuelles répétées sur un mineur entre 1992 et 1994.

Benoît Huet a reconnu les faits. Le garçon victime était âgé de 12 ans quand les attouchements ont commencé. Sa famille étant très proche du prélat, il a mis plus de vingt ans à sortir du silence.

De son côté, le père Huet a été suspendu a posteriori par l’archevêque de Lille, lequel invoque la présomption d’innocence pour justifier de ne pas avoir pris cette décision plus tôt.

Le dossier ayant été transmis au Vatican, le prêtre devrait se voir réduit à l’état laïque au terme d’une procédure canonique, mais le diocèse refuse de communiquer sur son dossier.

 

20. Loon-Plage / Antoine Delesalle

Jamais dénoncé, n’exerce plus auprès d’enfants

Ce prélat a été condamné en 2008 à deux ans de prison, dont un ferme, par le tribunal de Dunkerque pour agressions sexuelles sur cinq garçons mineurs entre 2002 et 2006.

Chez lui, dans sa voiture, dans le train ou sur un Zodiac, les victimes subissaient les caresses déplacées du prêtre de Loon-Plage, dans le département du Nord.

Parmi elles, figurent le propre neveu du prélat. La peine de prison a été assortie d’une interdiction d’exercer une profession au contact d’enfants pendant dix ans.


21. Roubaix / Jacques Delfosse

Jamais dénoncé, n’exerce plus auprès d’enfants

Ce prélat a été condamné en 2007 à cinq ans de prison, dont six mois ferme, pour viols sur deux mineurs perpétrés lors de camps de vacances en Ardèche, dans les années 1980, alors qu’il était aumônier de l’enseignement public à Roubaix.

Une dizaine d’autres victimes, pour qui les faits, similaires, étaient prescrits, ont été entendues comme témoins. L’homme a été muté à Nogent-sur-Marne par la hiérarchie ecclésiastique, qui lui a interdit au passage l’accès au catéchisme.


22. Lille / O. F.

Jamais dénoncé, suspendu

Ce prélat a été condamné à dix-huit mois de prison avec sursis en 2009 pour soustraction et corruption de mineur, propositions sexuelles faites à un mineur de moins de 15 ans et détention d’images pédopornographiques.

Le prêtre de la paroisse Saint-Maurice-des-Champs, à Lille, avait ferré sa victime sur un forum de rencontres homosexuelles en ligne.

Se présentant comme âgé de 27 ans, au lieu de 39, il lui avait fixé rendez-vous pour une séance de cinéma. Sur place, il tente de faire venir l’adolescent de 13 ans à son domicile. Ce dernier refuse.

Au procès, le prélat argue que le jeune homme se serait présenté à lui comme âgé de 15 ans, donc majeur sexuellement. Il a été suspendu de ses ministères par l’archevêque de Lille.


23. Amiens / Stéphane Gotoghia

Jamais dénoncé

Ce prélat a été condamné en 2014 par le tribunal d’Amiens à trois ans de prison dont dix-huit mois ferme, pour agressions sexuelles sur cinq mineurs entre 2002 et 2012.

L’ancien prêtre d’Amiens et de Fressenneville, dans la Somme, invitait de jeunes paroissiens de 13 à 17 ans au cinéma et profitait de l’obscurité pour se livrer à des attouchements sur eux.

Dès 1998, alors qu’il est séminariste, certains des pairs de Stéphane Gotoghia signalent à l’évêque de l’époque, Mgr Noyer, ses comportements douteux. Dans les années 2000, son successeur, Mgr Bouilleret, est mis au courant de l’affaire par trois prêtres ayant recueilli des témoignages de victimes.

En 2006, l’évêque reçoit une famille de victime qui dénonce les agissements du prêtre. C’est à la suite de ce dernier signalement que Mgr Bouilleret se décide à prévenir le procureur. Mais ce dernier, faute de détails, n’avait pu lancer de procédure à l’époque. Il faut attendre 2012 et la découverte de messages équivoques sur le portable d’une victime pour que cette dernière libère la parole.


24. Pau / Dominique Spina

Jamais dénoncé, suspendu 

Aumônier d’un lycée de la ville au moment des faits, il a été condamné en 2005 à cinq ans de prison, dont un avec sursis pour deux viols commis en 1993 sur un adolescent de 16 ans qui voulait rentrer dans les ordres et dont il était le directeur spirituel.

La sentence a été confirmée en appel l’année suivante. L’homme victime a lancé cette procédure après son exclusion du collège privé dans lequel il exerçait pour avoir montré un film pornographique à des élèves de 6e.

En mai 2016, suite aux révélations de Mediapart quant à son passé, et en dépit du soutien de ses paroissiens, le père Spina a été suspendu de ses fonctions de curé de la paroisse de Fronton, dans le nord du diocèse de Toulouse. Une décision prise par Mgr Robert Le Gall, à la demande du prélat lui-même, selon l'évêque



25. Lourdes / un prêtre

Jamais dénoncé, n’exerce plus auprès d’enfants

Ce prélat a été condamné en 2014 par le tribunal correctionnel de Lourdes à deux ans de prison avec sursis pour des agressions sexuelles perpétrées entre 2009 et 2010 sur un enfant de chœur âgé de 13 ans. Très proche de la famille de la victime, le prélat l’accuse d’avoir menti et a nié les faits.

L’enquête a révélé qu’une plainte déposée en 1994 pour des faits similaires avait été classée sans suite. La peine de prison a été assortie d’une interdiction définitive d’exercer un métier au contact d’enfants.


26. Font-Romeu / un curé

Jamais dénoncé

Ce prélat a été condamné en 2001 à dix-huit mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Perpignan pour des agressions sexuelles perpétrées entre 1992 et 1998 sur huit jeunes garçons âgés de 8 à 15 ans.

L’ancien curé de Font-Romeu, dans les Pyrénées-Orientales, se livrait à des attouchements dans les tentes des jeunes fidèles ou pendant les douches.

Le diocèse avait été mis au courant en 1997 par une mère de victime. Convoqué par sa hiérarchie, le prêtre concerné avait alors été changé d’affectation et invité à se manifester auprès du procureur. Ce qu’il n’avait pas fait.


27. Oderen / Jean-Luc Heckner

Jamais dénoncé

Ce prélat a été condamné en 2001 par la cour d’assises de Colmar à seize ans de réclusion criminelle, assortis d’une peine de sûreté des deux tiers, pour viols, tentatives de viol et agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans par personne ayant autorité.

Sept victimes, abusées entre 1992 et 1998, ont été reconnues par la justice. L’une d’entre elles était handicapée à 80 %. Le prélat a reconnu les faits lors du procès.

C’est la confession d’une des victimes de retour d’un camp d’été en 1998 qui avait levé le silence.

Ordonné en 1990, le prêtre n’avait pas tardé à sévir. S’il a fréquemment été muté (1993, 1994 et 1996) le diocèse a assuré au Lanceur que ce parcours se justifie uniquement par le déficit de prêtres, et non par une volonté de discrétion.


28. Lyon / Guy Gérentet de Saluneaux

Jamais dénoncé, n’exerce plus

Ce prélat a été condamné en février 2016 à deux ans de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Lyon pour des agressions sexuelles sur mineurs perpétrées entre 1989 et l’an 2000.

Le prêtre, qui a longtemps officié dans la paroisse de la Sainte-Trinité, dans le 8e arrondissement de Lyon, jouissait d’une grande autorité morale sur ses ouailles. Il a été écarté en 2001 après qu’une jeune fille a déposé plainte pour maltraitance. Le cardinal Billé l’interdit de tout ministère public sur le diocèse.

Une décision renouvelée par son successeur, Philippe Barbarin. Ce dernier a reçu une autre victime à plusieurs reprises entre 2003 et 2004, selon l’AFP. Il faudra cependant attendre 2010 et le courrier d’un abbé du sud de la France, ayant recueilli les confidences d’un proche de la victime, adressé à la brigade de protection des mineurs, pour qu’une enquête soit ouverte. 

Le diocèse de Lyon précise que le père Gérentet de Saluneaux était un prêtre mariste, et non diocésain. La victime reçue par Mgr Barbarin n'ayant par ailleurs pas voulu porter l'affaire en justice, le diocèse ne pouvait pas entamer de telles démarches de son propre chef.


29. La Chaise-Dieu / Jean-Dominique Lefèvre

Jamais dénoncé, détenu

Ce prélat a été condamné en mai 2015 par les assises de Saône-et-Loire à huit ans de prison pour agressions sexuelles sur trois fillettes en Roumanie et en France et pour le viol d’une majeure entre 1991 et 1999.

Il est de nouveau condamné en novembre, à quatorze mois de prison supplémentaires, pour agressions sexuelles sur une petite fille de 6 ans à La Chaise Dieu, en Haute-Loire.

La responsabilité de la communauté Saint-Jean, à laquelle il appartient, a été mise en cause lors du premier procès. Informée des agissements du prêtre, elle s’était contentée de le déplacer, notamment dans les Alpes-de-Haute-Provence où il a fait deux victimes mineures supplémentaires.

L’enquête a révélé que des documents internes évoquant la dangerosité du prêtre avaient été détruits en 2003 par la communauté.


30. Saint-Jean-de-Maurienne / Pierre Dufour

Jamais dénoncé, n’exerce plus

Ce prélat a été condamné en 2006 à quinze ans de réclusion, assortis d’une peine de sûreté des deux tiers, pour viols et agressions sexuelles sur de jeunes adultes.

Le vicaire épiscopal de Saint-Jean-de-Maurienne, en Savoie, a reconnu des attouchements sur des enfants de chœur au cours de son procès. Mais, les faits étant prescrits, il n’a pas été condamné pour ces actes pédophiles.

Laissé libre de ses mouvements pendant quarante ans, le prélat a fait de nombreuses victimes depuis les années 1960. L’avocat général avait dénoncé “la véritable chape de plomb qui a protégé l’abbé Dufour”, alors qu’une enquête préliminaire le visant avait été classée sans suite en 1996.

Toujours prêtre, il ne retrouve aucun ministère à sa sortie de prison et part en retraite.


31. Le Trait / Jacques Gaimard

Jamais dénoncé, n’exerce plus

Ce prélat a été condamné en 2013 à deux ans de prison avec sursis pour agressions sexuelles sur mineur par personne ayant autorité.

Les faits se sont produits entre 1992 et 1993.Le garçon victime était alors âgé de 13 ans. Issu d’une famille modeste, il était très proche de l’ancien curé de la paroisse du Trait, en Seine-Maritime, qui l’emmenait à la piscine et en vacances en Scandinavie. Il en profitait pour abuser de l’adolescent.

Le père Gaimard a évoqué d’autres agressions, sur au moins trois jeunes, pour lesquelles le délai de prescription était dépassé. Le prélat a été suspendu de ses fonctions en 2010.


32. Rouen / Jean-Marie Lemercier

Jamais dénoncé, n’exerce plus

Ce prélat a été condamné en 2013 à dix-huit mois de prison avec sursis pour agressions sexuelles sur un mineur alors qu’il était curé dans la paroisse de Saint-Sever et Saint-Clément, à Rouen.

La victime avait 10 ans lorsque les faits ont commencé, en 1994. Jean-Marie Lemercier a poursuivi ces abus jusqu’en 2003, souvent à son domicile. Il a tout avoué à la brigade de protection des mineurs, évoquant trois autres victimes. Selon une source proche de l’enquête, le prêtre aurait mis un terme à ses actes pédophiles de peur de se faire rattraper, pour se tourner vers la pédopornographie, bien qu’aucune preuve n’ait pu être apportée.

Le prélat avait été suspendu par le diocèse de Rouen après sa mise en examen en 2010.


33. Fontainebleau / Henri Le Bras

Jamais dénoncé, n’exerce plus

L’Église partie civile en la personne de l’ancien évêque de Meaux, Mgr Albert-Marie de Monléon.

Au terme du procès, le prélat a été condamné en 2006 par la cour d’assises de Melun à dix ans de prison pour viols sur mineur de 15 ans.

L’ancien curé de Fontainebleau a abusé d’un jeune paroissien, âgé de 12 ans lorsque les faits ont débuté, entre 1995 et 1998. Très proche de l’adolescent victime, il l’emmenait en vacances à La Plagne ou à Nice.

Le prélat a ensuite acheté son silence en lui offrant plus de 20 000 euros. Face aux enquêteurs, il a reconnu les faits. Des aveux sur lesquels il est revenu lors de son procès, niant la qualification en viol.

Joint par Le Lanceur, le diocèse de Meaux n’était pas en mesure de donner davantage d’informations sur le parcours du prélat, aujourd’hui retraité.


34. Bastia / José Antonini

Jamais dénoncé, toujours en exercice

Ce prélat a été condamné en 1997 à six mois de prison avec sursis pour agression sexuelle sur mineur lors d’une soirée avec de jeunes toxicomanes dont il s’occupait à Bastia.

Le prêtre a toujours nié les faits, dénonçant un procès politique. Il est curé de Fontainebleau depuis 2014.

L’évêque de Meaux, Mgr Jean-Yves Nahmias, assume pleinement cette nomination. “C’est en toute connaissance de cause que je l’ai nommé à Fontainebleau et je ne le regrette pas. En toute conscience, je suis convaincu qu’il ne s’est rien passé”, a-t-il récemment déclaré.


35. Auteuil / J. D.

Jamais dénoncé, retraité

Ce prélat a été condamné en 2003 à six ans de prison par la cour d’assises de Paris pour viols et agressions sexuelles sur trois mineurs de 15 ans par personne ayant autorité.

Le prêtre, chargé de la communication au sein de l’association des Orphelins Apprentis d’Auteuil, procédait toujours de la même manière, se rapprochant de familles en difficulté sociale ou financière pour y prendre la place de la figure paternelle.

À sa sortie de prison, il rejoint les archives du diocèse d’Évry avant de prendre sa retraite en 2012.

 

36. Soisy-sous-Montmorency / J.-C. P.

Jamais dénoncé, n’exerce plus

Ce prélat a été condamné en 1999 à cinq ans de prison dont trois ferme pour des faits de pédophilie perpétrés en 1994 à Soisy-sous-Montmorency.

Il est de nouveau condamné en 2006, pour des faits datant de la même période.

Le père Ponce écope cette fois de trente mois de prison avec sursis et d’une interdiction définitive d’exercer, pour avoir agressé sexuellement un adolescent âgé de 14 ans au moment des faits. Les faits remontent là aussi à 1994 et se sont produits lors d’un voyage au Portugal. 


37. La Farlède / Jean-Michel Le Gac

Dénoncé par deux évêques

Ce prélat a été condamné en 2006 par le tribunal correctionnel de Valence à six ans de prison pour agressions sexuelles sur mineurs.

Curé pendant six ans de la paroisse de La Farlède, dans le Var, le prêtre est muté à sa demande en 2002 dans un établissement scolaire de Châteauneuf-de-Galaure, dans la Drôme.

Dès la fin de l’année scolaire, des parents signalent des comportements inadmissibles envers les enfants. Le prêtre est suspendu et part en Bretagne, chez sa mère.

Au total, l’enquête dénombrera onze victimes dans la Drôme et une vingtaine, abusées entre 1987 et 2003, dans son ancienne paroisse varoise. Ce sont les évêques de Valence et de Toulon qui ont prévenu le procureur de la République.

 

38. Sens / Gaston Borges

Jamais dénoncé, réintégré avec accord de deux évêques

Ce prélat a été condamné en 2011 à un an de prison pour agressions sexuelles sur deux mineurs.

L’affaire éclate en 2009 lorsqu’un jeune homme raconte à la police avoir passé la nuit de Noël en compagnie du vicaire épiscopal dans la cathédrale de Sens, dont il est archiprêtre. Il se plaint d’agressions sexuelles de la part du prélat. Les doutes des enquêteurs sont confirmés lorsqu’au matin de l’arrestation du prêtre son filleul, âgé de 12 ans, se trouve dans son lit. 

Sa peine purgée, le père Borges est cependant nommé aumônier à Auch, dans le Gers, en décembre 2012, avec l’accord de l’archevêque d’Auxerre-Sens.


39. Belfort / A. M.

Jamais dénoncé 

Ce prélat a été condamné en 2000 à huit ans de prison pour viols et agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans par personne ayant autorité.

Trois adolescents âgés de 12 à 13 ans ont été abusés par l’ancien curé de Belfort. Trois autres victimes ont été recensées, mais le délai de prescription est dépassé pour les faits les concernant.

Le prêtre choisissait des proies aux relations familiales difficiles pour s’insinuer dans leur vie et les attirer chez lui ou dans des camps de vacances.

Il a lui-même été victime d’agression sexuelle dans son enfance.

 

40. Neuilly-sur-Seine / François Lefort

Jamais dénoncé, en poste 

Ce prélat avait été condamné en 2005 à huit ans de prison par la cour d’assises de Nanterre pour viols et agressions sexuelles sur quatre mineurs entre 1994 et 1995.

Les victimes sont sénégalaises et ont été abusées dans leur pays d’origine mais aussi en France, à Neuilly-sur-Seine. François Lefort est aussi reconnu coupable de corruption sur deux autres mineurs.

Connu pour son engagement humanitaire, le prélat a toujours nié les faits, invoquant une machination.

La justice avait pour sa part fait état de pressions pendant l’enquête, évoquant les relations haut placées du prévenu, dont la sœur fut ministre.

Depuis sa libération conditionnelle en 2009, le prêtre officie en Haute-Loire, dans la paroisse de Saint-Pal-de-Chalencon, dont il est curé. En 2012, il a publié un livre pour demander la révision de son procès.


41. Sainte-Marie (la Réunion) / Jacky Hoareau

Jamais dénoncé, détenu 

Ce prélat a été condamné en 2012 à huit ans de prison pour viols et agressions sexuelles sur mineur de moins de 15 ans.

Entre 2008 et 2009, l’ancien curé de la paroisse de Sainte-Marie, à la Réunion, avait abusé à plusieurs reprises d’un adolescent de 13 ans après la messe.

Séropositif, il n’avait pas utilisé de préservatif, mais sa victime n’a pas été contaminée par le VIH.

Lors du procès, la mère du garçon a évoqué des pressions de la part de l’Église pour régler l’affaire en interne.


42. Bras-Panon (la Réunion) / Michel Tual

Jamais dénoncé, détenu 

Le prélat a été condamné en 2013 à cinq ans de prison par le tribunal de Saint-Denis de la Réunion pour agressions sexuelles sur mineurs de 15 ans.

L’ancien curé de Bras-Panon, à l’est de l’île, a été reconnu coupable d’abus sexuels perpétrés entre 1989 et 1995 puis en 2009. Il invitait les enfants à faire du sport pour les orienter ensuite vers les douches deux par deux. Il les incitait alors à se caresser mutuellement et leur touchait le sexe en les essuyant, ce que le prélat dément.


43. Saint-André (la Réunion) / Jean Aristhène Naramoutou

Jamais dénoncé 

Ce prélat a été condamné en 2012 à un an de prison par le tribunal correctionnel de Saint-Denis de la Réunion pour agressions sexuelles sur un enfant de chœur de 16 ans, donc majeur sexuellement. Selon le plaignant, le prêtre l’aurait invité à la cure, où il l’aurait accueilli dans sa couche avant de le masturber. Le prélat évoque de son côté un simple massage du bas-ventre.


44. Riom / Michel Chidaine

Jamais dénoncé /  Affaire en cours d'instruction

Mis en examen et écroué en 2012 pour  viols sur un mineur et agressions sexuelles sur trois autres en Centrafrique entre 2007 et 2010, alors que le prêtre était en mission dans le pays.

Les investigations sont en cours, mais les victimes n’ont pas été retrouvées du fait de la situation politique du pays. Le prélat a ensuite été nommé à Riom, malgré ses aveux, confiés à l’archevêque du diocèse de Clermont.

Il aurait alors récidivé, selon les enquêteurs. Ces derniers ont entendu un garçon de 6 ans, dont la famille était proche du prêtre, qui leur a décrit des attouchements sexuels à l’été 2012.

Un témoignage qui a valu une mise en examen complémentaire au prêtre. Son contrôle judiciaire ayant été assoupli, il est hébergé à l’évêché de Clermont.


45. Sainte-Foy-lès-Lyon / Bernard Preynat

Jamais dénoncé /  Affaire en cours d'instruction

Le charismatique chef scout du groupe Saint-Luc de Sainte-Foy-lès-Lyon a été mis en examen en 2016 pour agressions sexuelles sur mineurs de 15 ans entre 1970 et 1991.

Selon l’association de victimes La Parole Libérée, il aurait fait plus de 60 victimes. Les faits sont prescrits pour la plupart d’entre elles, mais quatre plaintes sont encore dans les délais.

Le père Preynat avait été suspendu en 1991 par Mgr Decourtray lorsque des parents de victimes l’avaient alerté.

Mais il a ensuite été recasé dans la Loire où il fut muté à plusieurs reprises jusqu’à sa suspension définitive en 2015.

La responsabilité du cardinal Barbarin, qui a laissé le prélat au contact d’enfants alors même qu’il a dit être au courant de son passé, a donné lieu à une plainte à son encontre pour non-dénonciation de crime.


46. Lyon / Jérôme Billioud

Jamais dénoncé /  Affaire en cours d'instruction

Une plainte a été déposée à l'encontre du prêtre en mars 2016 pour des attouchements sexuels supposément commis sur un garçon de 17 ans, et donc majeur sexuellement, dans les années 1990.

Une précédente plainte avait été déposée en 2009 et classée sans suite.

Le cardinal Barbarin s’était alors excusé au nom du prêtre auprès de la victime, sans pour autant écarter le prélat.

Ce dernier sera suspendu en 2016 alors que le diocèse de Lyon est secoué par plusieurs affaires de pédophilie.


47. Parigné-l’Évêque / Max de Guibert

Jamais dénoncé /  Affaire en cours d'instruction

Ce prélat a été mis en examen et placé en détention provisoire en juin 2015 suite à six plaintes (une quinzaine désormais) pour viols et agressions sexuelles sur mineurs.

Les accusations portent sur des faits qui s’étaleraient sur une période courant de 1993 à 2007. Les victimes évoquent toutes un mode opératoire similaire.

Une enquête canonique visant le prélat a abouti à sa mutation en 2009. Mais le diocèse aurait été au courant depuis bien plus longtemps des agissements du prêtre, selon une famille de victime qui assure avoir envoyé plusieurs lettres aux différents évêques, mais aussi au Vatican, entre 1995 e 2010.


48. Ducos (Martinique) / un homme d’Église

Jamais dénoncé /  Affaire en cours d'instruction

Un aide-sacristain de l’église de Ducos, en Martinique, a été mis en examen le 4 mars 2016 pour viols sur mineurs après que deux plaintes ont été déposées. Les faits, a priori reconnus par le suspect, remonteraient à 2014 et auraient peu à peu été ébruités dans la commune.


49. Macouria (Guyane) / un prêtre

Dénoncé par son évêque

Le prêtre de Macouria, en Guyane, a été renvoyé en correctionnelle le 10 avril 2016 dans le cadre des accusations d’agressions sexuelles sur mineur dont il fait l’objet. Placé en garde à vue, le suspect a reconnu des “câlins” et des “accolades” mais pas d’attouchements. Évêque de Guyane, Mgr Lafont avait alerté le procureur de la République et invité le prélat à se dénoncer à lui, ce qu’il a fait.


50. Marcilly-le-Hayer /Jacques Breton

Blanchi par la justice, toujours en exercice / Non lieu

Curé de Marcilly-le-Hayer, il est mis en examen en 2010 pour agressions sexuelles sur un jeune majeur et détention d'images pédopornographiques. Des images qui le montrent en compagnie d'adolescents.

Relâché à l'issue de sa garde à vue, il est placé sous contrôle judiciaire strict avec interdiction d'entrer en contact avec des enfants. Suite à ces démêlés le curé quitte sa paroisse pour un poste de chargé de mission au sein du département communication du diocèse en octobre de la même année.

La justice prononce finalement un non-lieu et le prélat devient prêtre coordinateur de trois ensemble paroissiaux en 2012.

Non-lieu

Dénoncées par l'Église


2. Gex / Laurent-Marie Brillaud

Multirécidiviste jamais dénoncé, n’exerce plus

Ce prêtre avait été condamné une première fois en 1996, alors qu’il exerçait à Gex, à dix-huit mois de prison avec sursis pour tentative de corruption sur mineurs.

Il avait fait des avances à un adolescent avec qui il passait la nuit à l’hôtel.

En 2006, il est condamné à dix-huit mois ferme pour possession et partage de quelque 35 000 photos à caractère pédopornographique. Sanctionné de suspens a divinis par l’Église, le prélat ne peut dès lors plus célébrer la messe ni les sacrements.

Il se retire en Vendée, dont il est originaire, mais est de nouveau condamné en 2008, à Nantes cette fois, pour consultation de sites à caractère pédopornographique.

Alors qu’il prépare son retour dans l’Ain, l’homme est repéré par le gérant d’un cybercafé de la gare de la Part-Dieu, à Lyon, où il consulte des sites pédopornographiques. Laurent-Marie Brillaud est condamné à 18 mois de prison avec sursis en 2010 et réduit à l’état laïque par l’Église en 2012.


3. Quillan. Robert Berland 

Jamais dénoncé, n’exerce plus

Ce curé a été condamné en 2003 pour agressions sexuelles sur deux mineurs de moins de 15 ans et une personne vulnérable, placés par la Ddass dans le foyer qu’il gérait.


Les faits remontent à l’an 2000. La procédure a connu des rebondissements, notamment avec la rétractation momentanée des plaignants, mais le prélat a finalement écopé de deux ans de prison ferme.


Il a été relaxé des chefs d’accusation de corruption de deux mineurs et d’incitation à l’usage de stupéfiants et de boissons alcoolisées. Il a toujours clamé son innocence. L’évêché de Carcassonne précise que le prêtre n’officie plus sur le diocèse depuis quinze ans. Il coulerait sa retraite en Rhône-Alpes.


5. Cordes-sur-Ciel puis Comps-la-Grand’ville / Pierre-Étienne Albert

Jamais dénoncé, n’exerce plus

Pendant plus d’un quart de siècle (1975-2002), ce prêtre a fait 57 victimes, dont 38 ont été reconnues par la justice, les autres se heurtant au délai de prescription.

Il a été condamné en 2011 à cinq ans de prison pour agressions sexuelles aggravées. Le tribunal correctionnel de Rodez a assorti la peine d’une injonction de soins.

Une lettre (publiée par la revue Golias) adressée à Mgr Stanislaw Rylko, président du conseil pontifical pour les laïcs, prouve que le Vatican était au courant des agissements du père Albert depuis 2007.

Ce dernier écope de trois mois de prison supplémentaires en 2015, dans le même dossier, après qu’une nouvelle victime s’est manifestée.

Exclu de la communauté des Béatitudes et suspendu de ses ministères, il conserve néanmoins sa qualité de prêtre et peut donc toujours officier en privé, notamment à son domicile, où il vit retiré.


7. Caen /René Bissey

Jamais dénoncé, n’exerce plus

Ce prêtre a été condamné en 2000 à dix-huit ans de réclusion criminelle par la cour d’assises du Calvados pour viols sur un mineur, atteintes sexuelles sur trois autres et corruption de sept mineurs entre 1987 et 1996 dans les paroisses du Chemin-Vert et de Vaucelles.

Il a été réduit à l’état laïque par l’Église. Pour avoir gardé le silence sur les agissements du prêtre, et lui avoir ainsi permis de poursuivre ses actes pédophiles, l’évêque Pierre Pican a été condamné à trois mois de prison avec sursis.

Il s’agissait de la première condamnation d’un évêque en France depuis la Révolution.

 


10. Cognac / Roberto San Augustin Gomez dit Luigi Gonzaga

Récidiviste, jamais dénoncé

Condamné en 2012 à dix-huit mois de prison avec sursis pour agression sexuelle sur un garçon de 12 ans à Cognac, le religieux écope la même année de vingt-cinq mois ferme pour l’agression d’un adolescent de 17 ans à Cluny, en Saône-et-Loire.

Cette seconde affaire intervient alors que le moine mexicain appartenant à la confrérie des Frères Saint-Jean était placé sous contrôle judiciaire, dans le cadre de l’affaire de Cognac.

Il lui était alors interdit de sortir de l’abbaye de Fley, en Saône-et-Loire, un lieu connu pour ses dérives.

En 2000, Mgr Séguy, évêque de l’époque, avait adressé une motion canonique à la communauté évoquant des “faits vérifiables” sur une trentaine de “cas lourds”.


4. Mur-de-Barrez / Jean-Lucien Maurel

Jamais dénoncé, n’exerce plus

Ce prêtre avait été condamné à dix ans de réclusion criminelle par la cour d’assises de l’Aveyron en février 2000 pour agressions sexuelles sur deux mineurs entre 1994 et 1996.

Les victimes étaient pensionnaires du collège privé de Mur-de-Barrez, dont le père Maurel était directeur.

Sorti de prison en 2005 après avoir obtenu une remise de peine et la prise en compte de sa période de détention provisoire, il a publié en 2009 un livre où il donne sa version des faits. Ses ministères lui ont été retirés mais pas sa qualité de prêtre. Il peut donc célébrer messes et sacrements en privé, notamment à son domicile, où il vit retiré.


7. Caen /René Bissey

Jamais dénoncé, n’exerce plus

Ce prêtre a été condamné en 2000 à dix-huit ans de réclusion criminelle par la cour d’assises du Calvados pour viols sur un mineur, atteintes sexuelles sur trois autres et corruption de sept mineurs entre 1987 et 1996 dans les paroisses du Chemin-Vert et de Vaucelles.

Il a été réduit à l’état laïque par l’Église. Pour avoir gardé le silence sur les agissements du prêtre, et lui avoir ainsi permis de poursuivre ses actes pédophiles, l’évêque Pierre Pican a été condamné à trois mois de prison avec sursis.

Il s’agissait de la première condamnation d’un évêque en France depuis la Révolution.

 


12. Lieurey / Denis Vadeboncœur

Récidiviste, jamais dénoncé, décédé

Ce prêtre avait écopé de vingt mois de prison dans les années 1980 au Canada pour viols et agressions sexuelles sur des adolescents âgés de 12 à 17 ans.

Sa peine purgée, il a été recasé en France, à la tête de la paroisse de Lieurey. En 2005, il est condamné aux assises à douze ans de réclusion criminelle pour des viols répétés sur un mineur âgé de 14 à 17 ans entre 1989 et 1992.

L’évêque Jacques Gaillot a reconnu avoir eu connaissance de manière “fragmentaire” du passé du prêtre, mais pas de la gravité des faits pour lesquels il avait été condamné. Or, l’évêché d’Évreux a accusé réception en février 1988 d’une lettre très claire à ce sujet en provenance du Canada. Lettre qui a depuis disparu des archives. Son successeur, Mgr Jacques David, aurait également été alerté par courrier recommandé en 1997.

Denis Vadeboncœur est décédé en détention en 2010.


15. Doué-la-Fontaine / Jean Bréheret

Jamais dénoncé, décédé

Ce prêtre a été condamné en 2004 par la cour d’assises du Maine-et-Loire à huit ans de prison ferme pour viols sur deux sœurs jumelles en 1987.

La famille des victimes, par ailleurs proche de ce prêtre, s’était confiée dès le début des années 1990 au curé de la paroisse, décédé depuis, qui avait fait la commission à l’évêque de l’époque, Mgr Jean Orchampt.

Ce fut ensuite au père des victimes d’alerter l’évêque, avant que les jumelles elles-mêmes ne lui remettent une lettre à ce propos. Des signalements qui n’ont pas empêché Jean Bréheret de rester vicaire général de la région de Saumur jusqu’à sa retraite, en 1997. Il est décédé en août 2011.